Tout ce dont nous avons besoin se trouve dans un sac à dos. Notre rapport aux « besoins » matériaux se transforme drastiquement.
La notion de besoin se transforme du tout au tout en voyageant. La simplicité devient notre mot d’ordre. Le surplus devient une charge de trop qu’on laisse tomber en route. Tout devient plus léger et la vie goûte meilleure. Chaque petite possession devient un trésor d’une importance capitale. Chaque objet est là pour une raison. Le besoin de consommer qui normalement se fait sentir, s’estompe de plus en plus. La société consumériste nous pousse à en vouloir toujours plus… Pourtant, la surconsommation n’est pas source de bonheur et le plaisir temporaire d’un achat se transforme rapidemment en insatisfaction. C’est une roue sans fin. En voyage, nous vivons une coupure et un détachement profond avec ce mode de vie. Il est impossible, une fois ce détachement créé, de revenir à ces désirs antérieurs de possessions matérielles infinies. Nous sommes profondément heureux avec un backpack sur le dos et une paire de vieux souliers, pourquoi voudrions-nous nous encombrer d’objets inutiles?
2. Les stéréotypes culturels
Les rencontres humaines brisent les barrières et les stéréotypes culturels.
Les rencontres en voyage dépassent les barrières de la culture, de la langue et des croyances. En conversant avec des personnes de partout dans le monde, nous réalisons que nous avons plus de points communs que de différences. Tous les stéréotypes culturels disparaissent pour ne faire place qu’à une seule vraie et grande nation : l’humanité. Un sourire en dit parfois beaucoup plus qu’une longue conversation. Les frontières physiques ne sont que fictives, pures inventions de l’homme. Le voyageur se considère avant tout comme un citoyen du monde et développe une ouverture d’esprit face aux différentes manières de concevoir la vie.
3. La notion du temps
Notre notion du temps se transforme et notre esprit se libère de l’anxiété du quotidien et de la routine.
La vie moderne a enfermé le temps dans une conception linéaire et très limitative. Une journée compte 24h, dont minimalement 7h sont consacrées au sommeil. La semaine de travail se planifie du lundi au vendredi. La fin de semaine, en temps normal, est le samedi et le dimanche et sert à se reposer. Puis, lundi revient. Le temps se calcule aussi en heures passées au travail, en heures de tâches ménagères, en heures de loisirs, en heures de repos, etc. Les saisons passent et s’enchaînent les unes derrières les autres à la vitesse de la lumière. Les vacances sont attendues avec frénésie. Cette conception du temps, perçue comme étant la « vraie » conception, n’est qu’une vision du temps parmis tant d’autres. Plusieurs peuples calculaient le temps au rythme des saisons, de l’agriculture, des cycles lunaires et solaires, etc. En voyage, la notion du temps se transforme et chaque journée commence avec le chant du coq et se termine avec de magnifiques couchés de soleil. Il est facile de perdre le fil des jours, encore plus des dates et parfois même des mois… Le temps n’a plus autant d’importance et ne dicte pas notre vie. Nous décidons de ce que nous voulons faire du temps et ça fait du bien.
4. La peur de l’inconnu
Passer par dessus la peur de l’inconnu nous fait réaliser que c’est une peur non fondée et que le monde existe au delà de notre réalité culturelle.
La peur, un réflexe conditionné humain si utile et pourtant si nuisible à la fois… Je crois qu’il est normal, dans un certain sens, d’avoir peur de ce que l’on ne connaît pas. C’est une manière de se protéger d’éventuels dangers. L’inconnu, ça fait peur. L’inconnu, c’est dangereux. L’inconnu, c’est hostile. Le connu, c’est bien plus sûr, bien plus rassurant et réconfortant. La peur de l’inconnu découle de l’ignorance, d’un manque de connaissance et surtout, d’un manque d’expérience. Le voyageur conçoit qu’il ne connaît pas la réalité d’un autre pays, est conscient de sa peur, mais fonce quand même. Voyager nous fait réaliser que tout le monde a tort sur les autres pays. Nous redevenons des enfants curieux devant la vie, désireux d’en apprendre le plus possible sur les richesses culturelles de ces terres lointaines.
5. Le sens de notre existence
Voyager nous fait prendre conscience de ce que nous désirons réellement sans les faux semblants et la pression de la société.
La société de compétition dans laquelle nous vivons nous entraîne souvent, à contre courant, vers des choix de vie qui ne nous correspondent pas réellement. Les étapes de la vie se succèdent rapidemment et il est difficile de s’arrêter pour réfléchir à ce que nous désirons réellement faire de notre passage sur cette terre. La vie est éphémère et nous avons souvent l’impression qu’elle nous glisse entre les doigts. Voyager nous permet de prendre du recul, d’avoir une toute nouvelle perspective de notre existence et surtout, de nos priorités. Loin de la pression sociale, il est possible de se poser les vraies questions, celles qui importent. Nous sommes si petits dans un univers immense. Nous ressentons une urgence de vivre émerger et de nouvelles possibilités s’ouvrent à nous.
6. La générosité humaine
En voyage, il y a toujours quelqu’un pour nous aider et la vie fait bien les choses. La bonté et la générosité humaine n’a pas de nation.
Avant de partir en voyage, on m’a souvent dit: « sois prudente », « ne fais pas confiance à n’importe qui », « c’est dangereux », mais jamais on ne m’a dit: « les gens vont t’aider », « l’amour et la générosité n’ont pas de frontière », etc. Pourtant, dans la majorité des cas, les gens sont surprenants et bons. Je fais preuve de jugement et de prudence lorsque je voyage, oui, mais je n’ai rencontré jusqu’à présent aucune personne malvaillante ou méchante. Au contraire, je pourrais vous faire une longue liste d’exemples de gestes de bonté qui ont été posés à mon égard, de quoi vous redonner un peu foi en l’humanité. La semaine dernière, une thaïlandaise a récupéré ma carte de crédit oubliée dans un ATM et est courrue de l’autre côté de la rue pour me la donner avec un magnifique sourire sur son visage. Cette femme est un ange. Comme plusieurs autres humains de ce monde.